Marcel Duchamp : un peintre avant tout !

Que Beaubourg rende hommage à ce grand artiste du XXème siècle n’est guère étonnant mais ce qui fait tout l’intérêt de l’exposition est que, enfin, on mette l’accent sur le grand peintre qu’il était. En effet, si Marcel Duchamp a marqué nos esprits avec son urinoir ou son porte-bouteilles qu’il a élevés au rang d’œuvres d’art dignes de figurer dans les musées, il n’est pas pour autant l’ iconoclaste irrespectueux et déjanté que l’on nous a décrit jusqu’à ce jour. Au contraire.

 

Duchamp est peintre !

 

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Doté d’un talent fou, en perpétuelle recherche et avant-gardiste de premier ordre, il est loin d’avoir tué la peinture et l’a portée aux nues, repensée durant toute sa vie, pour la reformuler et lui offrir un nouveau souffle. L’Art Moderne lui doit tout et l’exposition s’est donné pour objectif de nous le démontrer.

Au fil du parcours proposé par Cécile Debray on se familiarise avec ses sources d’inspiration qui lui font explorer de 1910 à 1923 la caricature, le fauvisme, le symbolisme, le cubisme qu’il s’approprie mais traite à sa manière et même le futurisme ou l’art optique avant même que ceux ci n’existent. Explorateur donc et pas des moindre qui nous fait dire qu’il est aussi essentiel à l’art moderne que l’était Picasso. Et même si ce n’est pas dit de façon aussi péremptoire dans l’exposition, c’est bien ce qui est sous entendu à l’heure de la réouverture du Musée Picasso qui entend maintenir sa première place au grand Pablo.

Vous découvrirez donc des peintures d’exception qui pour ce grand événement muséal sont venues pour la plupart des Etats Unis et principalement de Philadephie car c’est la bas que sa peinture a été appréciée avant l’heure alors qu’au même moment elle était dénigrée en France. Peu de place donc pour les Ready Made (connus et reconnus dès leur avènement en France), mais une réelle découverte pour le public français qui sera cette fois convaincu, du moins nous l’espérons, que Marcel Duchamp aimait et vivait pour la peinture.

La richesse et la profondeur du travail de Duchamp sont donc plutôt bien mises en évidence par l’abondance de documents, commentaires et œuvres inspiratrices accrochées en parallèles qui nous amènent peu à peu à pénétrer l’univers duchampien.

Cependant, deux œuvres pourtant fondamentales, l’une inachevée, l’autre découverte après la mort de Duchamp, resteront à jamais des œuvres mystérieuses et absconses, même après ce parcours sans faute. En effet,   » La mariée mise à nue par ses célibataires, même ou  Grand Verre  »  et ‘ ‘Etant donnés 1° la chute d’eau 2° le gaz d’éclairage  »  sont exceptionnellement offertes au regard du public et constituent la conclusion de l’exposition mais aussi celle de toute une vie de réflexion de l’artiste sur la peinture. Ces deux œuvres vous laisseront probablement songeurs et ce, malgré les longues explications tirées du Livre Vert de Marcel Duchamp dont vous pourrez profiter en fond sonore en contemplant  »Le grand Verre ».  Si toutefois vous voulez comprendre à tout prix, vous pouvez vous laisser tenter par la littérature abondante sur le sujet, de Duchamp aux auteurs de tout poil, mille et une interprétations vous seront proposées à la librairie du musée qui vous aideront peut être ….à découvrir la vôtre.

 

 

24 septembre 2014 – 5 janvier 2015

de 11h00 à 21h00

Galerie 2 – Centre Pompidou, Paris

13€, TR 10€ / Forfait donnant accès à toutes les expositions temporaires et aux collections permanentes du musée

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