Un petit tour au 35e Salon du livre de Paris

C’est le grand rendez-vous annuel du monde du livre depuis 1981, les quelques jours où les livres et les auteurs sont mis à l’honneur : le Salon du livre ouvre ses portes, pour la 35e fois, vendredi matin pour le plus grand plaisir des amoureux du livre.

Depuis 1981, tous les ans, au début du printemps, les éditeurs se regroupent en un seul et même lieu pour créer la plus grande librairie qu’on puisse imaginer : le Salon du livre de Paris. D’abord institué au Grand Palais, le salon est délocalisé en 1994 au parc des expositions Porte de Versailles, au grand dam des éditeurs, sans pour autant diminuer le nombre de visiteurs. Ces dernières années, le salon accueille entre 190 et 200 000 visiteurs, environ 1200 éditeurs, 30 000 professionnels, et de très nombreux auteurs qui viennent alors à la rencontre du public (cette année environ 4700 dédicaces sont prévues).

Pour cette 35e édition, le Brésil est mis à l’honneur. Deux villes sont également invitées: Cracovie et Wroclaw. Parmi les auteurs les plus attendus, on compte Enki Bilal, Amélie Nothomb, Kamel Daoud, Douglas Kennedy, Roman Polanski ou encore Plantu. Les files d’attentes vont encore être bien longues pour ceux qui voudront repartir avec une dédicace ! Il faut noter aussi des expositions qui s’annoncent passionnantes : les 70 ans de la Série Noire (Gallimard) par exemple, ainsi que les 50 ans de l’Ecole des Loisirs ; de nouveaux thèmes font également leur apparition : “nos héros préférés” et “droit d’auteur, droit de l’homme”, ainsi qu’un nouvel espace dédié au Tourisme.

Le salon du livre de Paris, c’est une librairie géante, un lieu de rencontre avec plusieurs milliers d’auteurs, mais aussi l’occasion pour de nombreux auteurs en herbe d’essayer tant bien que mal de proposer leurs manuscrits aux éditeurs. Souvent refusés avec une excuse banale, ils repartent la plupart du temps penauds, munis d’une centaine d’adresses emails génériques auxquelles ils vont envoyer leur manuscrits, les auteurs repartent avec une mine bien triste. C’est là qu’Amazon rentre en jeu avec son stand Kindle où de nombreux événements sont prévus toute la durée du salon avec l’intervention de nombreux auteurs autoédités sur la plateforme d’Amazon, la présentation du système d’autoédition, etc. De quoi ravir les pauvres écrivains en herbe refusés partout ailleurs ! Est-ce une bonne chose ou une mauvaise, chacun répond selon le côté duquel il se place, l’éditeur voit ça d’un mauvais œil, de même que le libraire, mais l’auteur en devenir refusé déjà par Actes Sud, Gallimard ou encore Belfond trouvera certainement ça bien pratique. Reste pour les professionnels à se demander pourquoi ce nouvel écosystème marche si bien et si ce n’est pas un élément de réflexion sur l’évolution de l’économie du livre…

Pour les professionnels, le salon est également l’occasion de se retrouver en un même lieu, de garder contact (surtout le jeudi soir lors de l’inauguration), et de se réunir pour réfléchir aux problématiques actuelles du milieu du livre : évolution des pratiques, des technologies, des métiers,… Certaines conférences et tables rondes s’annoncent très enrichissantes pour qui s’intéresse à ce milieu et/ou veut en faire partie.

On vous attend nombreux pour cette grande manifestation, j’y serai presque tous les jours, cet article sera certainement modifié selon les événement, et au moins enrichit par des photos. Si certains veulent me rencontrer, n’hésitez pas !

6 réflexions au sujet de « Un petit tour au 35e Salon du livre de Paris »

    1. Vu le nombre de nouvelles parutions chaque année, on peut dire globalement que oui c’est vrai. D’autant plus que les français lisent de moins en moins de livres (ce n’est pas nouveau). Beaucoup de livres passent à la trappe faute de presse et de mise en place, de visibilité de la maison d’édition etc. Mais il ne faut pas non plus être pessimiste : on continue de lire des livres, classiques et contemporains 🙂

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      1. Les livres sont chers oui, mais leur coût est plus élevé que ce qu’on croit, beaucoup d’acteurs entrent en jeu notamment pour que le livre arrive en librairie. Il faut savoir que les éditeurs souvent n’ont qu’une marge très infime, à part quand il s’agit de bestsellers. Il y aurait beaucoup de choses à revoir pour baisser le prix du livre (chantier immense, rares sont les personnes qui veulent s’y lancer).
        On lit des classiques encore, et heureusement car ils ont fondé nos cultures, mais on lit aussi le contemporain et c’est important aussi car ils apportent aussi à notre culture. L’un sans l’autre, c’est un peu pauvre.

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      2. Ah! Il y a heureusement quelques contemporains intéressants, bien sûr!

        Quant au coût du livre, en revanche, j’ai bien peur que vous vous abusiez…

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